Coup de projecteur sur l’hypertension

30,5 % des volontaires de Constances sont hypertendus, avec de fortes disparités sociales.

Ce chiffre est basé sur une extraction de données de février 2017 incluant 63 627 volontaires. Les participants ont été considérés comme hypertendus si leur pression artérielle mesurée lors du bilan initial au Centre d’examens de santé était supérieure à 140/90 mm Hg et/ou s’ils étaient traités par antihypertenseurs selon les données issues de la base de l’assurance maladie. En ajustant sur l’âge et le sexe (mais sans correction pour le biais de sélection), ce chiffre passe à 28,5 %. Il est très proche des dernières estimations de prévalence dans la population française et mondiale estimée respectivement à 31 % (Etude nationale nutrition santé 2006-2007) et 31,1 % (Mills et al., 2016).

« Ces prévalences sont très dépendantes du sexe, de l’âge mais aussi du niveau d’éducation, des revenus du ménage et de la classe socio-professionnelle des individus. Pour les femmes d’âge supérieur à 55 ans, la prévalence d’hypertension est plus forte d’environ 20% chez celles n’ayant pas de diplôme par rapport à celle ayant un niveau d’éducation supérieur à Bac +5. On retrouve un même ordre de grandeur avec la catégorie socio-professionnelle entre les femmes cadres et les femmes ouvrières » indique Lola Neufcourt qui mène ces recherches dans le cadre de son doctorat. Chez les hommes, ces effets existent mais sont moins marqués.

En France, l’hypertension artérielle est responsable à 45 % des décès par maladies cardiaques et contribue à l’apparition de l’insuffisance cardiaque et rénale. Malgré les efforts de dépistage et l’arsenal thérapeutique disponible, on estime que seulement 50% des hypertendus sont traités et que la moitié des hypertendus traités sont contrôlés. « Les données épidémiologiques permettant un diagnostic populationnel précis en France sont rares. L’envergure de la cohorte Constances tant en termes de taille d’échantillon, de couverture géographique et de dimension des informations collectées, offre une opportunité sans précédent de combler ce déficit » conclut Olivier Grimaud, enseignant et chercheur à l’EHESP, qui coordonne cette étude sur Constances dans le cadre du projet OFPA co-financé par la Direction générale de la santé (DGS) du Ministère en charge de la santé.

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