Femmes diabétiques : leur taux de « mauvais cholestérol » pourrait expliquer en partie leur surmortalité cardiovasculaire

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Dans Constances, les femmes avec un diabète de type 2 traitées pour un risque cardiovasculaire très élevé ont un taux de « mauvais » cholestérol supérieur à celui de leurs homologues masculins. Ce résultat publié dans la revue Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Diseases pourrait expliquer en partie leur surmortalité et encourager la prescription de traitements médicamenteux plus puissants.

Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité chez les personnes diabétiques de type 2. Plusieurs études ont montré une surmortalité chez les femmes par rapport aux hommes. Pourquoi une telle différence entre les genres ? Une étude Constances a voulu en savoir plus et a rassemblé une grande diversité de données concernant 2 214 volontaires de la cohorte avec un diabète de type 2.

Zoom sur le « mauvais » cholestérol

Les chercheurs se sont intéressés au cholestérol LDL car il est un des principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires tels que les infarctus du myocarde ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Ce taux de « mauvais cholestérol » a été mesuré sur un échantillon sanguin lors de l’entrée des volontaires dans la cohorte, dans les Centres d’examens de santé. Les scientifiques ont aussi intégré dans leurs analyses statistiques les données de consommation de statines, des médicaments faisant baisser le taux de cholestérol, issues des bases de l’assurance maladie.

« L’apport de Constances est considérable. Les autres données recueillies par la cohorte nous ont permis d’ajuster nos analyses à partir d’une grande diversité de données comme l’indice de masse corporel, l’activité physique, la durée du diabète, les antécédents cardiovasculaires, la présence d’une hypertension artérielle ou encore la fonction rénale » indique Sylvain Paquet, médecin et enseignant-chercheur au Département de médecine générale de la faculté de médecine Paris Saclay et au sein de l’équipe « Soins primaires et prévention » au Centre de recherche en Epidémiologie et Santé des Populations (CESP).

Avec quels résultats ?

Les femmes et hommes diabétiques de Constances prennent des traitements médicamenteux identiques face à un niveau de risque cardiovasculaire semblable, soit des médicaments de même puissance. Toutefois, chez les femmes avec un risque cardiovasculaire très élevé, le taux de cholestérol LDL reste élevé et à risque comparativement à celui des hommes. « Ce risque cardiovasculaire résiduel pourrait inciter à prescrire des statines plus puissantes si celles-ci sont tolérées par les patientes, c’est-à-dire si elles ne provoquent pas d’effets secondaires telles que des douleurs » souligne le médecin-chercheur.

Cette différence de contrôle du taux de cholestérol par les statines pourrait être liée à la biologie – à un métabolisme différent entre les femmes et hommes – ou à l’impact de comportements et habitudes de vie : sédentarité, alimentation… D’un âge moyen de 60 ans, les femmes diabétiques de Constances sont caractérisées par des niveaux d’étude et des revenus inférieurs aux hommes. Ces différences pourraient entraîner des habitudes de vie différentes qui ont une influence sur le taux de cholestérol LDL.

Référence bibliographique : 

Paquet S, Sassenou J, Ringa V, Czernichow S, Zins M, Ozguler A, Rigal L. Women with type 2 diabetes have LDL cholesterol levels higher than those of men, regardless of their treatment and their cardiovascular risk level. NMCD. 2023 March, DOI: 10.1016/j.numecd.2023.03.015

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