La solitude a frappé plus durement les jeunes adultes durant le 1er confinement
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Les adultes de moins de 30 ans et les personnes ayant des antécédents de maladie mentale ont connu les niveaux les plus élevés de solitude durant le 1er confinement. Ces résultats basés sur Constances ont été retrouvés dans 3 autres pays européens : Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni. Ils confirment la nécessité de la mise de place de mesures de santé publique adaptées vers les jeunes adultes pour contrecarrer les effets collatéraux négatifs de la pandémie de COVID-19.
L’épidémie de COVID a chamboulé nos vies et nos relations sociales. Nouvelle norme, la distanciation physique est un outil extrêmement important dans la lutte contre la pandémie mais avec des effets délétères sur la santé mentale, en particulier chez les jeunes de moins de 30 ans et les personnes ayant des antécédents de maladie mentale. Telle est la conclusion d’une étude internationale publiée le 2 janvier 2021 reposant sur les données de 200 000 citoyens de 4 pays européens (Danemark, France, Pays-Bas et Royaume-Uni) et mené dans le cadre du réseau collaboratif COVID-Minds.
Constances, la cohorte de référence en population générale française
En France, cette étude sur la solitude a reposé sur la cohorte Constances et 2 questionnaires COVID-19 envoyés durant le 1er confinement (le 6 avril et le 4 mai 2020) à + de 65 000 volontaires dans le cadre du projet SAPRIS. Le 2e questionnaire comportait une question sur la solitude. Les réponses fournies par 30 000 participants avant la fin du confinement (11 mai 2020) ont été analysées par des chercheurs de l’équipe Constances. Les volontaires ayant répondu s’être sentis seuls « assez souvent » et « fréquemment, tout le temps » ont été classé comme ayant ressenti une « forte solitude » durant le 1er confinement. Des pondérations ont permis d’extrapoler les résultats à la population française.
La solitude des jeunes : une réalité à prendre en compte
Durant le confinement, 13 % de la population française a ressenti un fort sentiment de solitude. Ce sentiment a été plus important chez les femmes (14,4 %) que chez les hommes (11 %). La solitude a frappé plus durement les jeunes adultes (16,3 % pour les 18 – 29 ans) que les adultes plus âgés (12,5 % pour les 30-60 ans et 11 % pour les > 60 ans). La solitude a touché 20,8 % des personnes ayant un antécédent de maladie mentale contre 12,8 % des personnes sans antécédent.
La santé mentale, une préoccupation à prendre en compte en parallèle à la maîtrise du virus
L’équipe de chercheurs internationaux a retrouvé des résultats semblables dans les 4 pays ayant participé à l’étude. « Même si les 4 pays ont adopté des approches différentes pour gérer la pandémie, il y a plus de similitudes que de différences dans les résultats, avec des populations jeunes plus touchées par la solitude que les plus âgés, ainsi que les personnes ayant des antécédents de maladie mentale. La solitude est un facteur de risque important de dépression et d’anxiété, il est important de développer des politiques d’aide orientées vers ces populations pour éviter les conséquences à long terme » indique Joane Matta, chercheuse INSERM à l’UMS-11 et co-auteure de l’article.
Référence bibliographique
Varga et al., Loneliness, anxiety, and precautionary behaviours in response to COVID-19 pandemic: a longitudinal analysis of 200,000 Western and Northern Europeans, The Lancet Regional Health Europe (online 2 January 2021)