Le point sur les tests de sérologie COVID-19 du projet SAPRIS

Début mai, Santé Publique France a envoyé 8 000 kits d’auto-prélèvement sanguin à des volontaires de Constances habitant dans les régions Grand-Est, Île-de-France et Nouvelle-Aquitaine afin de savoir s’ils avaient rencontré le virus responsable de la maladie COVID-19. Près de 95 % des kits ont été retournés par les participants. Où en sommes-nous des tests sérologiques réalisés ?

Pour de nombreux volontaires ayant retourné leur prélèvement sanguin sur papier buvard, l’attente des résultats est longue. Cette attente résulte notamment d’un circuit suivi par les prélèvements très spécifique. Ce circuit comporte plusieurs étapes successives qui prennent du temps, mais qui garantissent un résultat tout à fait fiable, ce qui n’est pas toujours le cas avec les tests commerciaux qui sont réalisés dans les laboratoires classiques.

Les différentes étapes du circuit

1- Les kits sont réceptionnés et enregistrés via leur numéro unique par le Centre de ressources biologiques du Centre d’étude du polymorphisme humain (CEPH de la Fondation Jean Dausset) à Paris.

2- Les échantillons sont préparés pour l’analyse en découpant 4 petits confettis à partir du sang déposé sur le papier buvard à l’aide d’un logiciel spécial spécifique.

3- Les confettis sont conditionnés dans un petit contenant (un contenant par volontaire) et placés dans une grande boîte qui en comporte des dizaines. Ces boîtes sont placées dans des congélateurs entre -20 et -30°C. Les papiers buvards avec les gouttes de sang restantes sont conservés au froid au CEPH.

4- Les boîtes sont envoyées par un véhicule réfrigéré à l’Unité des virus émergents à Marseille. Ce laboratoire teste aussi les échantillons sanguins de volontaires appartenant aux autres cohortes françaises qui participent avec Constances au projet SAPRIS, soit 20 000 échantillons au total ce qui est très chronophage.

5- Tous les échantillons sanguins font l’objet d’une analyse par la méthode ELISA qui permet de dire avec une quasi-certitude qu’une personne n’a pas développé d’anticorps anti SARS-CoV-2 — le virus responsable de la maladie COVID-19 — lorsque le résultat est négatif.

6- Dans le cas d’un résultat au test ELISA positif, ou douteux, une 2ème méthode d’analyse est utilisée : la « séroneutralisation ». Cette méthode permet de doser les anticorps « neutralisants » qui bloquent l’entrée du virus dans les cellules. Elle est réalisée dans un laboratoire haute sécurité de niveau P3, avec des techniciens sous scaphandre. Le sérum des volontaires est mis en contact direct avec le virus et des cellules. Si au bout de 5 jours, les cellules ne sont pas infectées, cela indique que le sérum contenait des anticorps « neutralisants ». Elle donne un résultat fiable à pratiquement 100 %. Mais cette méthode nécessite du temps et beaucoup de précaution.

Quand les résultats seront-ils envoyés aux volontaires ?

Constances s’est engagée à envoyer les résultats aux volontaires. Ils le seront très prochainement.

Une 2ème vague d’envois de kits

Fin juin/début juillet, une 2ème vague d’envois de kits d’auto-prélèvement sanguin est prévue dans le cadre du projet SAPRIS toujours en partenariat avec Santé Publique France. Constances va disposer de 32 000 kits. Il est prévu de les envoyer à tous les volontaires qui ont répondu aux 2 questionnaires COVID-19 sur Internet et exprimé leur souhait de bénéficier d’un test sérologique.

Tous ces tests permettront de :

  • estimer la proportion de personnes qui ont développé des anticorps anti SARS-COV2 et comprendre les facteurs qui sont associés au fait d’avoir été ou pas infecté par le COVID-19
  • comprendre la réponse immunitaire enclenchée par le virus
  • étudier la persistance ou la résurgence de la symptomatologie du COVID.

Merci à tous les volontaires pour leur participation et leur patience.

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