Poids et mesures dans Constances

C’est un chiffre qui pèse lourd : 15,7 % des volontaires de Constances sont obèses. Ont-ils tous des risques accrus de maladies cardio-métaboliques, articulaires, de cancers… ? Constances y répondra.

Depuis 1997 et jusqu’en 2012, l’enquête Obépi fournissait régulièrement, tous les 3 ans, le pourcentage de personnes obèses en France en se basant sur les déclarations d’environ 25 000 personnes. Réalisée par le laboratoire pharmaceutique Roche en coordination avec l’Inserm, Obépi a montré une augmentation de l’obésité chez les français de plus de 18 ans de 8,5 % à 15 % entre 1997 et 2012. Une proportion comparable a été retrouvée parmi les 28 895 volontaires de plus de 30 ans qui composaient la cohorte Constances en 2013 : 15,7 % d’entre eux avaient un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 kg/m².

 

Les chercheurs de Constances ont aussi retrouvé l’impact du sexe, de l’âge, du revenu du foyer ou encore de la région d’habitation sur la prévalence de l’obésité (voir l’article complet dans le BEH). Mais Constances va aller plus loin ! Il va en effet être possible de croiser le poids des volontaires avec des données de santé calibrées et solides : celles mesurées selon un protocole identique dans les Centres d’examens de santé (pression artérielle, taux de lipides dans le sang…) et bientôt avec celles fournies par la base de données de l’assurance maladie – aussi connue sous l’acronyme (un peu barbare) de Sniiram – (consommation de médicaments, hospitalisations…).

Vers un nouvel indicateur ?

Déjà, les chercheurs de Constances ont pu calculer le pourcentage de volontaires présentant une « obésité métaboliquement saine ». « L’obésité métaboliquement saine est un nouveau concept qui arrive en médecine. L’utilisation de la masse corporelle est en effet un indicateur utile mais incomplet. L’obésité n’est pas forcément associée à des maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle ou à un taux élevé de cholestérol … A l’inverse, des personnes de poids normal ou en surpoids peuvent présenter des facteurs de risque cardiométabolique » indique Sébastien Czernichow, chef du service de Nutrition à l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris qui a coordonné l’étude.

 

En se basant sur la pression artérielle et le taux de lipides mesurés dans les Centres d’examens de santé, la moitié des femmes et un quart des hommes obèses de Constances seraient ainsi « métaboliquement sains » (51,8 % et 25,7 % exactement). « Mais ces chiffres doivent être confortés. Les études réalisées dans d’autres pays n’ont pas trouvé une prévalence aussi grande du phénotype ‘’obésité métaboliquement saine’’ chez les femmes. Nous n’avons pas intégré dans notre analyse les remboursements de médicaments, ce qui pourrait changer les futures estimations. Nous allons le faire » précise le médecin-chercheur. La cohorte grandissant, cette analyse se fera sur une population bien plus grande. 4 fois plus large qu’Obépi in fine !

C'est dans le nord de la France que la proportion de volontaires obèses est la plus forte, dans les grandes villes qu'elle est la plus faible. Cette forte disparité territoriale est à prendre en compte dans l’organisation du système de soins de notre pays..

 

 

Référence bibliographique : 

Prévalence du surpoids, de l’obésité et des facteurs de risque cardio-métaboliques dans la cohorte Constances publié le 25 octobre 2016 dans le BEH n°35-36

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