Téléphone & santé : les volontaires de Constances à l’écoute

L’usage intensif d’un smartphone augmente-t-il le risque de cancers, accidents cardio-vasculaires, troubles du sommeil,… ? Ces questions sont au cœur de l’étude COSMOS-France. Son lancement officiel est prévu à l’automne 2018. Entretien avec Isabelle Deltour chercheuse au Centre international de recherche sur le cancer de Lyon et co-responsable du projet avec Joachim Schüz.

La phase pilote de COSMOS-France vient de se terminer. Sur les 1 000 volontaires de Constances sollicités, plus de la moitié a accepté de participer au projet. Est-un bon résultat ?

Isabelle Deltour : Tout à fait. De l’avis général, ce résultat est excellent. Près de 9 participants sur 10 ont également consenti au transfert d’informations sur leur trafic téléphonique par leur opérateur — des informations que nous recevons sous forme de moyennes mensuelles, pour garantir la confidentialité. Ces données complètent les questionnaires et sont indispensables pour les analyses statistiques. Actuellement, nous préparons la phase effective du projet lors de laquelle nous inviterons un grand nombre de volontaires de Constances à participer à COSMOS-France. Nous allons le faire en 2 vagues : une première, à l’automne 2018 et une autre, en début d’année 2019.

Quelles maladies allez-vous étudier ?

Isabelle Deltour : De nombreuses personnes sont affectées par des acouphènes, des maux de tête et des troubles du sommeil. Au sein du pilote de COSMOS-France, un tiers des participants a déclaré avoir des acouphènes, et près d’un dixième est affecté au moins une fois par semaine par des maux de tête. Dans COSMOS, nous allons étudier si ces situations deviennent plus (ou moins) fréquentes en fonction de l’usage du téléphone. A plus long terme, nous allons étudier la survenue de certains types de cancers en fonction des expositions aux radio-fréquences, car les études menées jusqu’à présent laissent des questions ouvertes. Nous étudierons également les risques d’accidents vasculaires cérébraux et de pathologies neurologiques : Parkinson, Alzheimer, la sclérose en plaque, la sclérose latérale amyotrophique.

Quand sortiront les premiers résultats ?

Isabelle Deltour : Les résultats les plus rapides seront ceux sur les symptômes et les troubles du sommeil. A leur inclusion dans le projet, nous allons proposer aux volontaires un premier questionnaire sur leurs consommations téléphoniques, leurs expositions aux radio-fréquences et les symptômes. Un questionnaire de suivi sera envoyé 4 à 5 ans plus tard. En parallèle, les informations fournies par les opérateurs Orange, Bouygues Telecom et SFR vont nous permettre d’analyser des données quantitatives et objectives sur la consommation téléphonique tant au niveau de la voix (appels) que des volumes de transfert de données (utilisation d’internet, d’applications…). Je vous rappelle que toutes les précautions ont été prises pour garantir la confidentialité de toutes les données de COSMOS-France.

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