Associations entre l’exposition à la pollution de l’air et l’infection par le SARS-CoV-2

Caractéristiques

Responsable scientifique B. Jacquemin
Organisme de rattachement Inserm & Université de Rennes
Laboratoire / Lieu Institut de recherche en santé, environnement et travail, Rennes
Année de dépôt 2022
Type de projet Données uniquement

Contexte

Le rôle de la pollution de l’air dans l’infection par le SRAS-Cov-2 et la pandémie de COVID-19 qui s’ensuit reste mal compris, bien que potentiellement important comme suggéré dès le début de la pandémie. En effet, plusieurs études écologiques ou semi-écologiques dans différents pays ont montré des relations positives au niveau de la zone entre les niveaux actuels de dioxyde d’azote (NO2) et de particules (PM) en suspension dans l’air et la mortalité due au COVID-19. Mais à ce jour, très peu d’études ont utilisé des données au niveau individuel. 

Objectifs

Notre projet vise à évaluer les associations entre l’exposition à long terme à la pollution de l’air et (i) la susceptibilité à être infecté par le SRAS-CoV-2 et, (ii) une fois infecté, le développement et la gravité du COVID-19, dans une large cohorte d’adultes français. 

Méthodes

Notre projet utilisera les données individuelles de l’enquête SAPRIS (SAnté, Pratiques, Relations et Inégalités Sociales en population générale pendant la crise COVID-19) au sein de la cohorte CONSTANCES. CONSTANCES est conçu comme un échantillon aléatoire d’adultes français âgés de 18 à 69 ans à l’inclusion (2012-2021), vivant dans différentes régions de France. Les participants remplissent plusieurs questionnaires lors des suivis d’inclusion et annuels recueillant un large éventail de données sur les caractéristiques sociales et démographiques, les événements de la vie, les comportements et les facteurs professionnels ; les participants subissent également un examen de santé à l’inclusion et tous les quatre ans. Une biobanque a été mise en place pour collecter des échantillons de sang à partir de 2018, et la plupart des participants sont reliés aux bases de données médico-administratives nationales (SNDS). De plus, toutes les adresses résidentielles sont collectées et géocodées pour tous les participants. L’enquête SAPRIS, mise en place mi-mars 2020, visait à étudier la pandémie de COVID-19 en France à travers des recherches épidémiologiques, sociales et comportementales. L’enquête SAPRIS comprenait des questions sur les caractéristiques sociodémographiques du ménage, le diagnostic d’infection par le SRAS-CoV-2, une description détaillée des symptômes du sujet au cours des 2 semaines précédant le questionnaire, les comorbidités, l’utilisation et le traitement des soins de santé, l’emploi et les habitudes de vie. De plus, l’étude SAPRIS-SERO a été mise en place pour déterminer le taux de séroprévalence du SARS-CoV-2 dans la population SAPRIS. Au total, 35 476 participants résidant en France métropolitaine ont eu une sérologie réalisée entre mai et octobre 2020. L’infection par le SRAS-CoV-2 sera évaluée par la séroprévalence et le développement du COVID-19 sera évalué par les questions SAPRIS, conformément aux directives de l’OMS. La gravité du COVID-19 sera évaluée à l’aide de la réponse aux questions liées aux symptômes des questionnaires – également utilisés pour évaluer le long COVID-19 – et les hospitalisations seront obtenues via le SNDS. L’exposition à la pollution de l’air à deux polluants classiques NO2 et PM2,5 et à plusieurs composants des PM2,5 à savoir le noir de carbone (marqueur de la combustion) et plusieurs métaux sera évaluée individuellement au domicile en 2019. NO2, PM2,5 et noir de carbone les concentrations annuelles seront dérivées d’un modèle hybride de régression de l’utilisation des sols à l’échelle européenne, et l’exposition aux métaux en suspension dans l’air sera obtenue à partir des données d’un réseau de biosurveillance des mousses sur la France. Nous utiliserons des méthodes statistiques appropriées pour estimer les associations entre les résultats pour la santé et l’exposition à long terme aux polluants atmosphériques, à la fois individuellement et en tant que mélanges, en ajustant tous les facteurs de confusion pertinents. 

Perspectives

Une première analyse sera effectuée uniquement pour évaluer les associations entre l’exposition à long terme aux polluants atmosphériques classiques et la susceptibilité d’être infecté par le SARS-Cov-2 (sans besoin de données du SNDS). Ensuite, si nous obtenons plus de financements, nous poursuivrons le projet pour répondre aux autres objectifs, en incluant également les métaux atmosphériques, et même en combinant les données avec les autres cohortes SARPIS chez les adultes, E3N-E4N et Nutrinet.

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