Asthme, produits de nettoyage et irritants

Caractéristiques

Responsable scientifique N. Le Moual
Organisme de rattachement Inserm
Laboratoire / Lieu Centre de recherche en Epidémiologie et Santé des Populations, Villejuif
Année de dépôt 2014
Type de projet Données uniquement

Contexte

L’asthme au travail est la première maladie professionnelle respiratoire dans les pays industrialisés. Le nombre de nuisances asthmogènes (nuisances spécifiques connues pour induire un asthme) identifiées dans l’asthme professionnel est en augmentation régulière.   L’asthme professionnel est sous-estimé à cause d’une sous-déclaration et du biais de sélection du ‘travailleur sain’ (‘healthy worker effect’). Une augmentation tant de la prévalence que de l’incidence de l’asthme professionnel a été observée ces dix dernières années. L’hypothèse qu’une exposition faible à modérée à des irritants pourrait aussi induire un asthme est de plus en plus discutée et est cohérente avec les résultats de plusieurs études récentes.   Les produits de nettoyage et de désinfection, auxquels de très nombreuses personnes sont régulièrement exposées dans le monde, notamment chez les personnels de soins et de ménage, contiennent de nombreux produits chimiques irritants (eau de javel, ammoniac) ou sensibilisants (parfums) qui peuvent causer un asthme par des mécanismes mal connus. Les femmes sont plus concernées que les hommes par ce type d’exposition. Des associations ont été observées avec l’asthme pour des expositions spécifiques comme l’ammoniac, l’eau de javel, les détartrants, désinfectants (formaldéhyde, glutaraldéhyde) et plusieurs études suggèrent le rôle délétère des produits de nettoyage sous forme de spray. L’évaluation des expositions à des produits de nettoyage spécifiques, généralement par la déclaration des sujets et parfois par des matrices emplois-expositions ou des expertises au cas par cas, nécessite d’être améliorée.  Peu d’études ont évalué les phénotypes spécifiques d’asthme associés à l’exposition aux produits de nettoyage ou aux irritants alors qu’une caractérisation précise des phénotypes devrait permettre de mieux comprendre les mécanismes. 

Objectifs

L’objectif principal du projet est d’évaluer les associations entre les expositions professionnelles, notamment aux produits de nettoyage et aux irritants, et l’incidence de l’asthme et des phénotypes d’asthme.  

Méthodes

Les expositions professionnelles aux nuisances asthmogènes seront évaluées à partir de la matrice emplois-expositions spécifique pour l’asthme JEM (OAsJEM ; http://oasjem.vjf.inserm.fr), mise à jour récemment à partir de la précédente version (http://cesp.vjf.inserm.fr/asthmajem/), par un groupe international d’experts (coordinatrice : N Le Moual) notamment pour l’amélioration de l’exposition aux irritants, produits de nettoyage et désinfectants. Nous pourrons aussi utiliser d’autres matrices emplois-expositions (Aloha JEM, Matgéné, CANJEM …). 

Perspectives

Dans une seconde étape, pour laquelle nous répondrons à un appel d’offre, l’objectif sera d’étudier les associations entre les expositions professionnelles et le contrôle de l’asthme, et plusieurs phénotypes dont si possible l’asthme IgE-dépendent/non-IgE-dépendent et neutrophilique. Pour cette étude transversale, des questionnaires spécifiques sur l’histoire professionnelle et l’asthme seront envoyés aux participants. Le questionnaire professionnel inclura des questions sur l’histoire professionnelle et sur les expositions spécifiques aux désinfectants/produits de nettoyage, irritants. De plus, un important travail méthodologique permettra d’évaluer les expositions à des désinfectants/produits de nettoyage spécifiques : des matrices emplois- et tâches- expositions seront construites et appliquées à l’ensemble de la cohorte. 

Ce projet est une opportunité unique, chez des hommes et des femmes d’une large cohorte, de tester de nouvelles hypothèses sur les expositions professionnelles aux désinfectants/produits de nettoyage et irritants et leur impact sur l’incidence de l’asthme et l’activité de la maladie, ainsi que de mieux comprendre les mécanismes de l’asthme. 

Note : Ce projet fait partie du consortium de recherche ‘CONSTANCESRespi – Surveillance, determinants, natural history and impact of chronic respiratory diseases and accelerated lung function decline in CONSTANCES – An integrative project’.  

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