Comportements de santé et risque de dépression

Caractéristiques

Responsable scientifique J. Norton
Organisme de rattachement Inserm & Université de Montpellier
Laboratoire / Lieu Institut des neurosciences de Montpellier, Montpellier
Année de dépôt 2023
Type de projet Données uniquement

Contexte

La dépression est l’une des principales causes de morbidité et d’invalidité dans le monde et est associée à un risque accru de mortalité. A ce jour, les traitements ne sont que modérément efficaces. La prévention de la dépression est donc un enjeu majeur de santé publique. Il est aujourd’hui largement reconnu que les comportements liés au mode de vie tels que l’alimentation, l’activité physique, le sommeil, la consommation d’alcool, le tabagisme et l’utilisation de substances psychoactives figurent parmi les principaux facteurs de risque de dépression. Cependant, la plupart des études porte sur un facteur de risque spécifique, considérant les autres caractéristiques du mode de vie comme des facteurs de confusion ou de modération. Peu d’entre elles ont examiné ces facteurs de manière concomitante, en étudiant par exemple l’effet cumulé de plusieurs comportements à risque ou en élaborant des profils de mode de vie, dans une approche prospective. Étant donné la relation bidirectionnelle entre la dépression et les habitudes et comportements liés au mode de vie, une approche longitudinale est essentielle pour examiner leurs effets sur le risque de dépression. 

Objectifs

L’objectif principal du projet LIMPIDE est d’étudier les effets individuels et combinés des principaux facteurs de mode de vie mesurés à l’inclusion dans l’étude, à savoir l’alimentation, l’activité physique, le sommeil, la consommation d’alcool, le tabagisme et le cannabis, sur l’apparition et la persistance des symptômes de dépression (SD) au cours du temps. L’évolution des facteurs liés au mode de vie au cours du suivi sera également examinée, afin de classer chacun des facteurs comme persistant ou fluctuant au cours du temps. 

Les objectifs secondaires sont les suivants : 

1. Identifier les principaux profils de mode de vie à l’inclusion à partir des six facteurs de mode de vie étudiés et examiner les associations entre les profils et l’apparition et la persistance de la SD dans le temps.

 2. Construire et valider des scores de prédiction basés sur le mode de vie pour (i) l’apparition et (ii) la persistance de la SD dans le temps. 

Méthodes

  • La SD sera évaluée à partir de l’échelle d’auto-évaluation Centre for Epidemiologic Studies Depression Scale (CES-D), rempli à l’inclusion entre 2012 et 2014 et en 2015 et/ou 2018. Les deux variables suivantes seront construites :
  1. Apparition de la SD : parmi les participants sans SD au départ (SD-), nous comparerons ceux qui remplissent les critères de SD lors du suivi en 2015 et/ou 2018 à ceux qui restent sans SD.
  2. Persistance du SD : parmi les participants présentant une SD au départ (SD+), nous comparerons ceux qui remplissent toujours les critères de SD (SD+) lors des suivis de 2015 et de 2018, par rapport à sans SD à au moins l’un des deux suivis.

Nous utiliserons le score seuil de 19+ validé en France pour définir la SD. Nous examinerons également les quatre sous-échelles du CES-D (affect négatif, affect positif, plaintes somatiques et difficultés interpersonnelles). L’utilisation d’antidépresseurs, approximée à partir des données de prescription extraites du Système National des Données de Santé (SNDS), sera également prise en compte dans la construction de la variable SD.

  • Les variables relatives au mode de vie seront extraites des questionnaires remplis à l’inclusion. Nous utiliserons les variables « calculées » préalablement développées et validées dans Constances ou les construirons à partir d’analyses en composantes principales. Les profils de mode de vie seront identifiés à l’aide d’analyses en classes latentes. Pour les analyses longitudinales, nous utiliserons le modèle de Cox et le modèle mixte pour analyser les variables de mode de vie, individuellement ou combinés, et les profils de mode de vie en tant que facteurs de risque d’apparition ou de persistance de SD.
  • Des scores de prédiction basé sur les variables de mode de vie seront construits pour (i) l’apparition et (ii) la persistance de la SD. La performance des modèles sera évaluée en termes de discrimination et de calibration. La validation interne du modèle final sera effectuée par la méthode bootstrap.
  • Notre étude inclura environ 55.000 participants qui auront rempli le CES-D à l’inclusion (entre 2012 et 2014) et au suivi de 2015 et/ou 2018.

Perspectives

Nos résultats obtenus à partir d’une cohorte prospective de grande taille en population générale contribueront à une meilleure compréhension de l’effet et du poids des différentes composantes du mode de vie sur la SD. Cette étude nous permettra (i) d’identifier des profils de mode de vie et le risque de SD associé, et (ii) de proposer des scores de prédiction de l’apparition et de la persistance du SD, tous deux utiles pour mieux cibler les personnes ou profils à risque dans les campagnes de prévention ou d’intervention sur la dépression.

Informations réglementaires

Responsable de traitement

Démarches en cours.

Aller au contenu principal