Condition professionnelle et espérance de vie active

Caractéristiques

Responsable scientifique M. Goldberg & H. Bouziri
Organisme de rattachement Inserm & Université Paris Cité
Laboratoire / Lieu Villejuif
Année de dépôt 2023
Type de projet Données uniquement

Contexte

Dans un contexte où le vieillissement de la population mondiale est attendu et où les décideurs de nombreux pays encouragent l’allongement des carrières professionnelles, les stratégies politiques visant à prolonger la vie active tendent à ignorer les facteurs qui déterminent la durée réelle des carrières professionnelles. Ces mises en place de politiques découlent en partie de l’augmentation de l’espérance de vie, bien que ces mesures ne parviennent pas à saisir les différences entre sous-groupes quant à la capacité de continuer à travailler en bonne santé. Elles ne prennent pas non plus en compte les trajectoires professionnelles discontinues, en particulier autour de la retraite.

Au regard de ces enjeux, le concept d’espérance de vie au travail (EVT) permet de mieux informer les politiques visant à augmenter l’âge de la retraite. Concrètement, il s’agit d’estimer, à l’aide de modèles multi-états, la durée de vie professionnelle, tenant compte des transitions réversibles entre travail et non-travail, reflétant ainsi la nature dynamique et complexe des transitions et sorties du marché du travail [. Les transitions entre travail et différents états de non-travail, sur la manière dont l’EVT varie selon les déterminants liés au travail, tels que la pénibilité physique, mentale, les expositions chimiques et biologiques peuvent aussi être considérées. Ces approches mettent en lumière la reconnaissance des inégalités et variations de l’EVT au sein des sous-groupes vulnérables, ainsi que l’importance des conditions de travail pour prolonger la vie professionnelle en bonne santé.

En outre, dans ce cadre, la question des maladies chroniques prend une dimension cruciale. L’impact de ces maladies sur la capacité de travail et l’EVT nécessite une attention particulière, car elles peuvent réduire considérablement la durée de vie professionnelle effective, surtout dans les métiers exigeants physiquement ou psychologiquement. Le vieillissement de la population et les enjeux de santé au travail étant de plus en plus préoccupants, il devient donc crucial de mieux comprendre comment les conditions de travail influencent la durée pendant laquelle les travailleurs peuvent rester actif.

L’objectif de cette étude est d’examiner de manière approfondie le lien entre la pénibilité au travail, l’espérance de vie au travail et les maladies chroniques, telles que les pathologies cardiovasculaires et l’hypertension artérielle, pour fournir des données éclairées et pertinentes à la formulation de politiques de santé au travail et de gestion de la retraite.

Méthodes

  • Etude descriptive : L’étude descriptive consiste en une analyse détaillée de la population sélectionnée, composée d’individus de plus de 45 ans. Cette tranche d’âge a été choisie pour assurer une espérance de vie au travail (EVT) suffisamment étendue. Les paramètres étudiés comprennent la période d’activité professionnelle au cours de la carrière chez les individus inactifs, ainsi que l’estimation du nombre d’années restantes à travailler chez les individus actifs au moment de l’inclusion dans l’étude.
  • Etude analytique : Deux stratégies méthodologiques distinctes seront employées dans l’étude analytique :
    • Approche Rétrospective à l’Inclusion :Cette stratégie cible les individus actifs et inactifs de plus de 45 ans au moment de l’inclusion. L’approche consiste à reconstituer rétrospectivement leur historique d’exposition professionnelle. Une analyse de survie, avec comme issue l’état actif ou inactif, sera réalisée en fonction de la catégorie socio-professionnelle (PCS), de l’âge de départ à la retraite et du genre. Cette analyse permettra ensuite de prendre en compte les variables de pénibilité durant la carrière et les maladies chroniques cardiovasculaires, en utilisant des modèles univariés et multivariés de Cox. La sélection des variables de pénibilité sera effectuée par une méthode de clustering longitudinal.
    • Approche Prospective : Cette stratégie se concentrera uniquement sur les individus actifs de plus de 45 ans au moment de l’inclusion. L’objectif sera d’observer la transition vers un état d’inactivité au cours du suivi. L’analyse de survie employée ici sera basée sur des modèles multi-états, prenant en compte les transitions réversibles entre travail et non-travail. Cette analyse explorera comment l’EVT varie en fonction des déterminants liés au travail, notamment les expositions professionnelles et les maladies cardiovasculaires et/ou autres co-morbidités (si le temps le permet).

Perspectives

Une meilleure compréhension du lien entre pénibilité au travail, EVT et maladies chroniques est d’autant plus importante qu’elle permettrait d’aider à concevoir des stratégies plus adaptées pour gérer les carrières, en tenant compte des réalités de santé et de bien-être des travailleurs, et ainsi contribuer à l’élaboration de politiques de retraites équitables et durables. On pourrait par ailleurs envisager de potentielles influences positives dans les pratiques en milieu de travail en encourageant des conditions de travail plus saines et en réduisant l’exposition à certains facteurs de pénibilité.

Informations réglementaires

Responsable de traitement

Le traitement des données est placé sous la responsabilité de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), responsable du traitement des données à caractère personnel, situé au 101 rue de Tolbiac, 75 013 Paris – www.inserm.fr

Délégué à la protection des données

Pour la cohorte et le projet : Déléguée à la protection des données de l’Inserm, dpo@inserm.fr ou 101 rue de Tolbiac, 75013 Paris.

Base légale du traitement et recours à des données dites sensibles

Le traitement de données personnelles nécessaire à la mise en œuvre de cette étude répond à l’exécution d’une mission d’intérêt public dont est investi l’Inserm et nécessite le traitement de données personnelles de santé à des fins de recherche scientifique.

Catégories de données concernées par les traitements

Données de santé et relatives à la vie sexuelle (hors orientation), d'historique professionnel et d’exposition professionnelles au cours de la carrière, et relatives à aux caractéristiques sociodémographiques et socio-économiques.

Destinataires ou catégories de destinataires des données à caractère personnel

Dans le cadre de cette recherche, les données seront transférées à la responsable du projet, chercheuse à l’Inserm (Institut public), France. Ce transfert est nécessaire à la réalisation des analyses statistiques menées par l’équipe de UMS 11.

Durée de conservation en base active des données à caractère personnel

Les données seront conservées dans les systèmes d’information sécurisés du responsable de traitement de juillet 2023 décembre 2026. Elles seront ensuite définitivement supprimées.

Droits des personnes concernées et modalités d’exercice de ces droits

Les données nécessaires à ce projet sont traitées conformément au Règlement général relatif à la protection des données « RGPD » (Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016) et à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. L’ensemble des droits et les moyens pour les exercer sont disponibles sur : « Espace Volontaires » « Droits et protection des données ».

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