Consommation d’opioïdes et de gabapentinoïdes et trajectoires de soins chez les patients avec douleurs musculo-squelettiques

Caractéristiques

Responsable scientifique F. Bailly
Organisme de rattachement Inserm & Sorbonne Université
Laboratoire / Lieu Institut Pierre Louis d‘Épidémiologie et de Santé Publique, Paris
Année de dépôt 2020
Type de projet Données uniquement

Contexte

Les douleurs chroniques non cancéreuses sont présentes chez 20 à 30 % de la population et responsables d’un impact important sur la qualité de vie. Les recommandations préconisent une prise en charge est essentiellement non médicamenteuse de ces douleurs, or les traitements médicamenteux restent largement utilisés dans le cadre des douleurs chroniques non cancéreuses, voire au long court et avec une efficacité faible. Les traitements opioïdes sont utilisés chez 17,5 % de la population française et les traitements gabapentinoïdes (théoriquement réservés à certains types de douleurs neuropathiques) par 5 % de celle-ci. Or ces traitements ont des effets secondaires potentiellement graves comme l’a illustré la « crise des opioïdes ». Récemment, la prescription des opioïdes en France a cessé sa progression. En parallèle, celle des gabapentinoïdes augmente progressivement alors qu’ils pourraient majorer le risque de blessures, de troubles mentaux, voire de décès.

Objectifs 

L’objectif principal de cette étude est de décrire la prévalence de la délivrance de traitements opioïdes et gabapentinoïdes pour la prise en charge des douleurs chroniques musculo-squelettiques non-cancéreuses dans la cohorte CONSTANCES. Les objectifs secondaires sont de : 1) étudier les consommations d’opioïdes et de gabapentinoïdes en fonction du type de douleur chronique (toutes douleurs musculo-squelettiques, douleurs lombaires ou douleurs diffuses) ; 2) décrire le parcours de soin et l’accès aux soins des patients ayant ou non un traitement par gabapentinoïdes ; 3) comparer les consommations d’opioïdes et/ou gabapentinoïdes en fonction des comorbidités, des facteurs professionnels et des consommations d’alcool, cannabis ou tabac ; 4) décrire les consommations de gabapentinoïdes chez les sujets présentant une douleur chronique lombaire sans radiculalgie (mésusage, « doctor shopping»). 5) extrapoler la prévalence des douleurs chroniques musculo-squelettiques et des consommations médicamenteuses qui y sont reliées à la population française.

Méthodes

Il s’agit d’une étude ancillaire, nichée au sein de la cohorte CONSTANCES, cohorte représentative de la population française âgée de 18 à 69 ans affiliée au régime général de l’Assurance maladie. Les caractéristiques cliniques, socio-démographiques et professionnelles des sujets inclus seront issues de la base de données CONSTANCES. Les données concernant les délivrances médicamenteuses et le parcours de soin seront issues du chaînage CONSTANCES – SNDS. La prévalence de prescription des opioïdes et gabapentinoides sera décrite pour toutes les douleurs musculo-squelettiques, puis selon le type de douleur. Le parcours de soin (nombre de consultation et type, actes), l’accessibilité aux soins et les comorbidités seront comparés selon la présence de gabapentinoïdes. Le pourcentage de patients avec un mésusage ou ayant des comportements de « doctor shopping » sera décrit. Ces données seront extrapolées via des coefficients de redressement pour les années disponibles.

Perspectives 

Cette étude devrait permettre une évaluation globale des problématiques liées aux prescriptions et au mésusage des opioïdes et gabapentinoïdes pour la prise en charge des douleurs chroniques musculo-squelettiques non cancéreuses.

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