Contraception des femmes après 40 ans

Caractéristiques

Responsable scientifique V. Ringa
Organisme de rattachement Inserm
Laboratoire / Lieu Villejuif
Année de dépôt 2016
Type de projet Données uniquement

Contexte

Les traitements hormonaux, de la contraception à la prise en charge de la ménopause, en passant parfois par les traitements de l’infécondité, rythment la vie d’une grande majorité des femmes dans les pays du Nord. La « crise de la pilule » récente et la remise en cause il y a une quinzaine d’années du rapport bénéfices-risques du traitement hormonal substitutif témoignent des nombreuses questions que soulève leur utilisation. La contraception à partir de la quarantaine en fait aussi partie. La plupart des femmes de plus de 40 ans ont toujours une sexualité active, et à cette période  de la vie la fertilité, même faible, fait persister un risque de grossesse non prévue. Les IVG des femmes âgées de 40 à 49 ans représentaient 7 % des IVG en France en 2013, chiffre témoignant de la nécessité d’une contraception efficace dans cette tranche d’âge. Pourtant, l’étude FECOND en 2013 montrait que près de 10 % des femmes âgées de 40 à 49 ans ayant des rapports sexuels et ne voulant pas d’enfant n’utilisaient pas de méthode contraceptive. A partir de la quarantaine des symptômes climatériques existent déjà parfois, qui peuvent être soulagés par certains contraceptifs. Avec l’âge la fréquence des facteurs de risque cardio-vasculaire et métabolique augmente aussi, tout comme l’incidence des cancers gynécologiques. Les risques cardio-vasculaires artériels (accident vasculaire cérébral ou infarctus du myocarde) sont majorés par l’association d’un âge supérieur à 40 ans et d’une contraception oestroprogestative. La Haute Autorité de Santé recommande ainsi la substitution, après 40 ans, de la contraception oestroprogestative (contraception hormonale classique) par une contraception par dispositif intra utérin ou par progestatif seul. 

Objectifs

L’objectif général de ce travail est d’analyser les pratiques des femmes à partir de la quarantaine en rapport avec la contraception, au regard des recommandations nationales. Pour mieux comprendre l’« écart aux recommandations » concernant ces pratiques, notre objectif est l’analyse des facteurs liés à l’inadéquation de la contraception aux antécédents médicaux (cardio-vasculaires et gynécologiques, personnels et familiaux) chez les femmes après 40 ans en France. 

Méthodes

Il s’agit d’une étude d’observation transversale dans le cadre de la cohorte Constances. Les femmes de la cohorte entre 40 ans et 60 ans ayant des rapports sexuels, sans désir de grossesse, non enceintes, non stériles ou non ménopausées au moment de l’enquête seront incluses. La variable à expliquer sera la contraception inadéquate, définie selon les antécédents médicaux personnels et familiaux de chaque femme et sa contraception. Les variables explicatives seront choisies parmi les caractéristiques sociodémographiques, le suivi gynécologique, les antécédents médicaux et les pathologies gynécologiques bénignes (maladie des seins, etc) non prises en compte dans la définition de la contraception inadéquate, et les caractéristiques de la sexualité (fréquence, régularité, partenaires). Le premier temps des analyses sera consacré à une analyse descriptive des caractéristiques sociodémographiques, médicales, de la biographie reproductive et de la sexualité des femmes de l’échantillon. Le deuxième temps sera analytique et permettra d’identifier les déterminants de l’utilisation d’une contraception inadéquate. A l’aide d’un modèle de régression logistique nous étudierons l’inadéquation clinique de la contraception utilisée par les femmes en tenant compte des caractéristiques explicatives décrites précédemment. 

Perspectives

Cette analyse nous permettra de mieux comprendre les facteurs en lien avec une contraception inadaptée pour les femmes de plus de 40 ans en France. Elle nous permettra également de sensibiliser les professionnels de santé sur l’importance de réévaluer la méthode contraceptive des femmes après 40 ans. A terme nous souhaitons analyser les modalités de passage entre la contraception après 40 ans et la prise en charge de la ménopause. 

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