Dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus chez les femmes diabétiques obèses

Caractéristiques

Responsable scientifique G. Menvielle
Organisme de rattachement Inserm
Laboratoire / Lieu Paris
Année de dépôt 2014
Type de projet Données uniquement

Contexte

En France, la prévalence du diabète et de l’obésité sont en augmentation. En 2009, 4,4% de la population était diabétique et 14,5% était obèse, avec des prévalences plus élevées dans les groupes socialement défavorisés. Les femmes obèses et diabétiques sont plus à risque de développer un cancer du sein. En outre, une survie plus faible a été rapportée chez les femmes atteintes de cancer du sein ou de cancer du col de l’utérus et souffrant de maladies chroniques, notamment obésité et diabète. Il est donc particulièrement important de détecter le cancer à un stade précoce chez les femmes obèses et diabétiques, afin de réduire la mortalité par cancer dans ce groupe.  Cependant, la littérature rapporte un sous-dépistage pour le cancer du col de l’utérus et du sein chez les femmes obèses et diabétiques. Un statut socioéconomique faible explique en partie cette association, car les femmes socialement défavorisées sont à la fois plus susceptibles d’être obèses ou diabétiques et moins susceptibles de se faire dépister. Cependant, des études récentes suggèrent que cette association n’est pas entièrement expliquée par la situation sociale. Plus précisément, nous faisons l’hypothèse que des facteurs en lien avec le diabète ou l’obésité, à savoir le suivi médical et certaines caractéristiques de la maladie, expliquent en partie les taux de dépistage plus faibles de ces groupes.  Des inégalités sociales sont observées pour le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. Les conséquences des affections chroniques, comme le diabète ou l’obésité, sur les comportements de prévention pourraient différer selon la situation sociale. Les inégalités sociales de dépistage pourraient aussi être moins prononcées chez les femmes diabétiques que dans la population non diabétique, en raison de la standardisation du suivi médical des diabétiques. L’ampleur des inégalités sociales de dépistage au sein des femmes diabétiques ou obèses et les facteurs explicatifs de ces inégalités n’ont cependant jamais été étudiés.  Enfin, l’obésité, qui est plus répandue chez certains sous-groupes de femmes migrantes, pourrait aussi expliquer en partie le faible recours au dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus parmi les migrantes. Toutefois, la contribution de l’obésité à des différences de dépistage selon l’origine migratoire n’a pas été étudiée à ce jour. 

Objectifs

Les objectifs de ce projet sont de : 

  1. étudier si le recours aux soins et des caractéristiques liées à l’obésité ou au diabète contribuent aux faibles taux de dépistage observés chez les femmes diabétiques par rapport aux non-diabétiques et chez les femmes obèses par rapport aux non-obèses
  2. estimer l’ampleur des inégalités sociales de dépistage pour le cancer du sein et du col de l’utérus chez les femmes diabétiques ou obèses, et de comparer ces inégalités à celles observées chez les femmes non-diabétiques ou non-obèses
  3. étudier si le recours aux soins et les caractéristiques liées à l’obésité ou au diabète contribuent aux inégalités sociales de dépistage chez les femmes diabétiques et obèses
  4. estimer la contribution de l’obésité aux différences de recours au dépistage selon l’origine migratoire, et les possibles différences sociales dans ces associations. 

Méthodes

Les analyses porteront sur la cohorte Constances, une grande cohorte en population générale. Des informations détaillées sont recueillies à l’inclusion par questionnaire, en particulier sur le statut socioéconomique et la participation au dépistage des cancers. Les données sur le recours aux soins (visites médicales, examens médicaux et remboursement de médicaments) proviennent du Sniir-am.  Les femmes diabétiques traitées seront identifiées en utilisant les données de remboursement et l’obésité sera définie comme un IMC mesuré supérieur à 30. Plusieurs variables seront définies pour caractériser le suivi médical (ex fréquence des visites, ou suivi spécifique à l’obésité ou au diabète) et les caractéristiques de la maladie (ex traitement du diabète ou complications médicales). L’origine migratoire permettra de distinguer les immigrées et les Françaises issues de l’immigration. Les méthodes utilisées seront des taux standardisés de dépistage (standardisation directe) et des modèles de régression logistique. Des modèles statistiques plus complexes, utilisant les méthodes d’inverse probability weighting, seront aussi envisagés. adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Perspectives

Les points forts de ce projet sont l’utilisation des données d’une grande cohorte française et la disponibilité de données mesurées pour caractériser l’obésité, le diabète et le recours aux soins, éliminant ainsi tout biais d’auto-déclaration possiblement différentiel selon la situation sociale. Dans l’ensemble, ces résultats contribueront à une meilleure compréhension des obstacles au dépistage chez les femmes diabétiques, obèses et migrantes en France et fourniront des informations utiles à la mise en œuvre d’actions visant à améliorer les taux de dépistage dans ces groupes. 

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