Caractéristiques
LONGITOOLS est un projet européen axé sur la notion d’exposome pour étudier les interactions entre l’environnement résidentiel (i.e. non professionnel, au niveau de l’adresse résidentielle), le mode de vie et la santé « cardio-métabolique », en particulier vis-à-vis des risques de maladies cardiovasculaires et métaboliques chroniques. Le consortium LONGITOOLS est financé par le programme européen Horizon 2020. Il associe 18 université et centres de recherche de huit pays. La France est impliquée à travers 2 cohortes de naissance (EDEN et Elfe) et une cohorte d’adultes (CONSTANCES). Des données de CONSTANCES sont utilisées pour un projet concernant les adultes, dont les seniors d’un côté, et les adolescents et jeunes adultes de l’autre, afin d’étudier les relations entre environnement et santé cardiométabolique. Plus d’informations : https://longitools.org/
Résumé
Ce projet se décompose en deux parties (adultes, et adolescents et jeunes adultes) qui se mèneront d’abord en parallèle, avec un socle méthodologique commun de manière à pouvoir étudier les relations entre différentes expositions environnementales, séparément ou de façon conjointe, et la santé cardiométabolique dans chaque tranche d’âge (adolescent, jeune adulte, adulte, senior). Dans un second temps, des approches seront développées pour combiner les résultats au cours des différents âge de la vie. Différentes cohortes permettront ces études, dont Constances en France, mais également UK Biobank au Royaume-Uni ou OULU35 et OULU45 en Finlande (des cohortes de participants nés en 1935 et 1945, respectivement). Afin de mener à bien les études envisagées, un ambitieux chantier d’harmonisation des variables permettra de rendre toutes les données de santé des cohortes utilisables de la même manière. Les données d’exposition environnementale utilisées dans LONGITOOLS seront communes entre toutes les cohortes et concerneront :
- La pollution de l’air, plus spécifiquement les particules fines PM2.5, le dioxyde d’azote NO2, l’ozone O3, et le carbone suie. Ces données sont issues d’une modélisation sur toute l’Europe par un autre grand projet européen, ELAPSE ;
- Les espaces verts grâce à l’indicateur NVDI (Indice de végétation par différence normalisée, ou taux de verdure, par pixel de 250m) issues des données satellites « MOD13Q1.006 Terra Vegetation Indices 16-Day Global » ;
- La distance aux espaces bleus (cours d’eau, lacs, mers, océans) issue de données publiques « EU-Hydro – River Network Database, Version 1.2 (Copernicus) » ;
- Le bâti grâce à un indicateur de surfaces imperméabilisées (taux de bétonisation du sol par pixel de 100m) issues des données publiques « Imperviousness Density (IMD) 2015 (Copernicus) ».
Toutes ces expositions prendront en compte les déménagements éventuels des participants des cohortes concernées et permettront d’établir des typologies d’exposition. En outre, pour la pollution de l’air, les expositions pourront varier dans le temps, de 1990 à 2018, afin d’étudier réellement les trajectoires d’exposition et leur relation à la santé cardiométabolique. Les cohortes qui le peuvent étudieront également des données issues des « omiques », par exemple des marqueurs épigénétiques ou métaboliques.
Les critères de jugement, c’est-à-dire les indicateurs de santé auxquels les chercheurs s’intéresseront, varieront de paramètres comme l’indice de masse corporel ou la tension artérielle et leur évolution dans le temps, à des problèmes de santé plus ou moins ponctuels tels que l’incidence de diabète de type 2 ou d’infarctus du myocarde. Les méthodologies statistiques seront adaptées à chaque population et combinaison exposition/critère de jugement.