Horaires atypiques, genre et santé mentale : une comparaison France–Suède–Royaume-Uni

Caractéristiques

Responsable scientifique A. Lambert
Organisme de rattachement Institut national d’études démographiques (INED)
Laboratoire / Lieu Paris
Année de dépôt 2024
Type de projet Données uniquement

Contexte

Le projet compare les effets des horaires atypiques sur la santé mentale dans trois pays européens (France, Suède et Royaume-Uni) et analyse les mécanismes genrés de transmission. En effet, les progrès des technologies numériques et de la neuroimagerie ont permis d’améliorer la connaissance des déterminants physiologiques de la santé mentale mais les mécanismes sociaux de transmission sont mal connus, et la littérature épidémiologique peine à expliquer les différences de genre observées.

Ainsi, face au développement rapide des troubles de santé mentale en Europe et à l’essor des horaires atypiques, l’objectif du projet EqualHealth est d’améliorer la connaissance des liens entre les horaires non-standards de travail et la santé mentale au cours de la vie et d’identifier les mécanismes à l’œuvre. Pour mettre au jour des leviers d’action, le projet compare trois pays européens (France, Suède, Royaume-Uni), proches par leur niveau de richesse et la structure de leur population, et contrastés par la prévalence et la prise en charge des troubles de santé mentale d’une part, et par l’exposition aux horaires non-standards et la régulation du temps de travail d’autre part.

Objectifs

L’objectif du projet se décline en trois axes :

  • Mesurer la prévalence des troubles mentaux dans la population active des trois pays en fonction des types de NSWS et du genre, en contrôlant des caractéristiques de travail, d’emploi et des autres facteurs socio-démographiques, et analyser les effets de la durée d’exposition sur la survenue des troubles mentaux ;
  • Identifier les mécanismes sociaux de transmission entre NSWS et santé mentale au niveau de la sphère professionnelle (work support), de la sphère familiale (family support), et des politiques publiques ;
  • Mettre au jour les stratégies adaptatives des travailleurs, à partir de l’expérience subjective de la santé mentale. 

Le projet interroge les différences de genre en raison de la persistance d’inégalités de prise en charge des tâches domestiques et parentales et des normes de genre dans les sociétés étudiées.

Méthodes

Le projet repose sur une approche longitudinale et interdisciplinaire originale (sociologie, démographie, épidémiologie, santé publique, science politique). Les liens entre trajectoires horaires et de santé mentale sont analysés grâce aux données de trois vastes cohortes nationales, appariées avec des données administratives. Le projet tire parti de ces données, coûteuses à collecter (Constances pour la France; Slosh pour la Suède; Understanding Society pour le UK).

Perspectives

Le projet prévoit plusieurs avancées majeures sur les plans scientifique, méthodologique et de politique publique. Grâce à son approche longitudinale et comparative, le projet permet de mieux connaître l’impact de l’exposition aux horaires non-standards de travail sur la santé mentale des femmes et des hommes, et les mécanismes sociaux de transmission, en articulation avec les processus physiologiques. Enfin, le projet contribue à une meilleure intégration des données biomédicales dans les recherches en sciences sociales sur la santé, augmentant la connaissance des déterminants de la santé et favorisant le développement de politiques de prévention adaptées.

Informations réglementaires

Responsable de traitement

Démarches réglementaires en cours ou à venir.