Impact des violences sexuelles sur la santé mentale, le sommeil et la consommation de substances psychoactives

Caractéristiques

Responsable scientifique F. El Khoury
Organisme de rattachement Inserm & Sorbonne Université
Laboratoire / Lieu Institut Pierre Louis d‘Épidémiologie et de Santé Publique, Paris
Année de dépôt 2023
Type de projet Données uniquement

Contexte

L’expérience des violences sexuelles (VS) est répandue, en particulier chez les femmes, l’OMS faisant état de taux de prévalence de 7 à 36 % pour les filles et les femmes. Une enquête menée en 2013 à l’échelle de l’UE a révélé que 11 % des femmes vivant dans l’UE avaient subi une forme ou une autre de VS. Les garçons sont également exposés au risque de VS, en particulier pendant l’enfance. Une étude récente, représentative au niveau national, a montré que sur les 5,4 millions de victimes de VS dans l’enfance, estimées entre 1950 et 2020 en France, 1,5 million sont des garçons. 

Dans une autre étude française représentative de la population adulte, l’âge médian de la première exposition à des VS était de 12 ans (moyenne = 13,4),  ce qui souligne l’importance de l’étude et de la prévention des VS chez les enfants dans la lutte contre les VS.

L’exposition aux VS peut être une expérience traumatisante qui provoque la peur et le stress chez les victimes, qui éprouvent souvent un sentiment de culpabilité. Ce traumatisme psychologique est associé à plusieurs conséquences sur la santé mentale qui peuvent durer toute la vie. L’expérience de ce type d’événement traumatisant, en particulier pendant l’enfance, a été associée à une série de conséquences sur la santé physique et mentale. C’est ainsi un facteur de risque du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), dont les symptômes les plus courants étant les troubles du sommeil.. En fait, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V) classe les cauchemars et les difficultés à s’endormir ou à rester endormi parmi les principaux symptômes de des SSPT. Les victimes de VS sont également plus susceptibles de souffrir d’anxiété et de dépression que la population générale et présentent un risque plus élevé de troubles liés à l’utilisation de substances psychoactives.

Cependant, il existe très peu de données longitudinales décrivant les trajectoires du sommeil, de la santé mentale et de la consommation de substances chez les victimes de VS.

Objectifs

Notre étude vise à examiner l’effet des violences sexuelles sur les trajectoires de santé mentale.

Nous prévoyons aussi d’examiner l’effet des violences sexuelles sur les trajectoires de troubles de sommeil, ainsi que sur la consommation de substances psychoactives.

Méthodes

  • Participants

Tous les participants disposant de données sur les violences sexuelles subies pendant l’enfance et de mesures sur la qualité du sommeil et/ou les symptômes dépressifs et/ou la consommation de substances psychoactives.

 

  • Analyse

Des questions sur la santé mentale, les troubles de sommeil et l’usage des substances ont été posées lors de plusieurs vagues de données de la cohorte 

Pour évaluer les tendances longitudinales de nos variables d’intérêt, nous effectuerons des analyses de trajectoire, une stratégie de modélisation semi-paramétrique basée sur un groupement, utilisée pour identifier des classes de trajectoires latentes homogènes à partir de données.

Dans une deuxième étape d’analyse, nous utiliserons des analyses de régression logistique binaire ou multinomiale pour tester les associations entre les violences sexuelles subies et les groupes de trajectoires. CONSTANCES fournit des informations riches collectées de manière répétée sur une série de caractéristiques, y compris les comportements de santé et les facteurs socio-économiques familiaux qui seront pris en compte. Les variables seront incluses dans le modèle multivarié final si elles sont associées à l’appartenance à une classe à p < 0,10 dans les modèles de régression logistique bivariée. 

Perspectives

Ces analyses pourraient considérablement enrichir les preuves scientifiques établissant un lien entre les violences sexuelles et les problèmes de la santé mentale, du sommeil et de l’utilisation de substances, en ajoutant des données provenant d’une grande cohorte nationale.

Ces informations pourraient contribuer à la conception et à l’approche des futurs projets de prévention et d’accompagnement des victimes.

Informations réglementaires

Responsable de traitement

Le traitement des données à caractère personnel est placé sous la responsabilité de la Sorbonne Université, responsable du traitement de données à caractères personnel, situé au 27 rue Chaligny, 75012, Paris - www.sorbonne-universite.fr.

Délégué à la protection des données

Pour la cohorte : Déléguée à la protection des données de l’Inserm, dpo@inserm.fr ou 101 rue de Tolbiac, 75 013 Paris / Pour le projet : Déléguée à la Protection des Données (DPD) de la Sorbonne Université, dpd@sorbonne-universite.fr ou 21 rue de l'école de médecine 75006 Paris.

Base légale du traitement et recours à des données dites sensibles

Le traitement des données à caractère personnel est placé sous la responsabilité de La Sorbonne Université, responsable du traitement de données à caractères personnel, situé au 27 rue Chaligny, 75012, Paris.

Catégories de données concernées par les traitements

Les données médicales et de santé, socio-démographiques, relatives aux habitudes de vie et comportements (usage de substances, activité physique, …) ainsi que, dans la mesure où elles sont nécessaires à la recherche, les données relatives à la vie sexuelle (hors orientation), socio-professionnelles, concernant l’accès aux soins, soutien social et facteurs stressants (comme l’environnement du travail).

Destinataires ou catégories de destinataires des données à caractère personnel

Dans le cadre de cette recherche, les données seront mises à disposition de la responsable du projet, chercheuse à l’Inserm/Sorbonne Université, France. Cette mise à disposition est nécessaire pour la réalisation des analyses statistiques par l’équipe de recherche en épidémiologie sociale de l’IPLESP.

Durée de conservation en base active des données à caractère personnel

Les données seront conservées dans les systèmes d’information sécurisés de l’IPLESP (unité mixte INSERM / Sorbonne Université) jusqu’à deux ans après la dernière publication des résultats de la recherche ou, en cas d’absence de publication, jusqu'à la signature du rapport final de la recherche, soit de mars 2024 à février 2028. Elles seront ensuite définitivement supprimées.

Droits des personnes concernées et modalités d’exercice de ces droits

Les données nécessaires à ce projet sont traitées conformément au Règlement Général relatif à la Protection des Données « RGPD » (Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016) et à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. L’ensemble des droits et les moyens pour les exercer sont disponibles sur : « Espace Volontaires » « Droits et protection des données ». Il est également possible de s’adresser au responsable de traitement de ce projet, par l’intermédiaire de son/sa déléguée à la protection des données DPO (coordonnées indiquées ci-dessus).

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