Médicaments et vieillissement cognitif

Caractéristiques

Responsable scientifique T. Mura
Organisme de rattachement Inserm
Laboratoire / Lieu Montpellier
Année de dépôt 2014
Type de projet Données uniquement

Contexte

En France, une personne consomme en moyenne 48 boîtes de médicaments par an. Parmi ces médicaments, certaines substances prescrites pour une indication non liée à la fonction cognitive peuvent cependant modifier le vieillissement cognitif. Certains peuvent stimuler les capacités cognitives et/ou ralentir le déclin cognitif avec l’âge, d’autres peuvent à l’inverse altérer la fonction cognitive et/ou accélérer le déclin cognitif.  Il est fondamental d’identifier ces substances et de fournir des éléments scientifiques argumentant l’existence de ce type d’effet pour deux raisons :  Premièrement, l’identification de ces substances dans des études comme la cohorte CONSTANCES pourrait conduire à de nouvelles hypothèses concernant des traitements potentiellement capables de ralentir l’apparition de symptômes conduisant à la démence (ces hypothèses doivent être confirmées par des essais contrôlés randomisé dans des populations ciblées). Même si certains traitements candidats ont déjà été explorés sans succès (Statines ; Antihypertenseurs ; Anti-inflammatoires non stéroïdiens ; Aspirine…), la gamme des traitements utilisés en France est très large et de nombreuses autres hypothèses peuvent encore être explorées.

D’autre part, ce type d’étude peut également mettre en évidence l’existence d’effets secondaires cognitifs de substances susceptibles d’accélérer le processus physiopathologique conduisant à la démence, et/ou de diminuer la réserve cognitive du patient atteint de déficience cognitive (par exemple : les traitements par benzodiazépines, les médicaments aux propriétés anticholinergiques ou les chimiothérapies anti-cancéreuse). Ces effets secondaires cognitifs doivent être analysés dans leur contexte en prenant en compte le rapport risques/bénéfices et la possibilité de substitution de chaque traitement. 

Objectifs

L’objectif général de notre projet est d’analyser l’association entre les médicaments couramment utilisés et le vieillissement cognitif.  Les objectifs spécifiques de notre projet se concentreront sur les thèmes suivants  :

  1. L’exploration de l’impact cognitif des médicaments ayant des propriétés anticholinergiques.
  2. L’exploration de l’interaction entre différents médicaments ayant un effet cognitif connu (benzodiazépines, drogues ayant des propriétés anticholinergiques).
  3. L’analyse de la consommation de drogues et du vieillissement cognitif en utilisant des méthodes statistiques exploratoires d’exploration de données. 

Méthodes

Pour notre projet, nous effectuerons des analyses sur des sujets âgés de 45 à 75 ans dans l’un des 17 Centres de dépistage de la sécurité sociale (CSS) impliqués dans la cohorte. Nous utiliserons les scores de base aux tests neuropsychologiques pour l’analyse transversale, et les mesures de suivi sur 5 ans pour l’étude longitudinale du déclin cognitif. L’historique de la consommation de drogues sera obtenu par le biais de la base de données du SNDS (« Système national des données de Santé ») contenant notamment les données de remboursement issues de l’assurance Maladie. Cet enregistrement permet une analyse détaillée de l’effet du traitement, en considérant simultanément la durée d’exposition à ce traitement et la dose prescrite.

Pour notre troisième objectif spécifique, nous utiliserons des méthodes exploratoires, telles que l’analyse discriminante linéaire (LDA) et les arbres de classification et de régression (CART), qui offrent des moyens flexibles d’examiner les données sans a priori. 

Note: ce projet fait partie du consortium de recherche ‘PRESAGE – PREparing Successful AGEing’ 

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