Pollution de l’air et fonctionnement cognitif

Caractéristiques

Responsable scientifique B. Jacquemin
Organisme de rattachement Inserm
Laboratoire / Lieu Rennes
Année de dépôt 2017
Type de projet Données uniquement

Contexte

La connaissance des effets de la pollution atmosphérique sur le fonctionnement cognitif est actuellement limitée. La plupart des études existantes présentent des limitations importantes comme le fait de ne pas avoir de mesures individuelles d’exposition à la pollution atmosphérique, ne prendre en compte que peu de variables de confusion, ne pas avoir de tests cognitifs standardisés ou utiliser des registres de démences, de n’avoir qu’une mesure de fonction cognitive, de n’inclure que des personnes âgées et d’avoir une petite taille d’échantillon. En résumé, l’étude des effets de la pollution de l’air sur la cognition pose encore de nombreuses questions et plusieurs défis méthodologiques, que nous allons surmonter pour la plupart dans ce projet. 

Objectifs

Notre projet vise à évaluer l’association entre l’exposition à la pollution atmosphérique et le fonctionnement cognitif dans une grande cohorte d’adultes en population. Notre hypothèse générale est que la pollution atmosphérique, même à faible niveau d’exposition, est un déterminant des fonctions cognitives chez les adultes. Un objectif secondaire est d’évaluer si l’exposition aux métaux lourds provenant de la pollution de l’air est associée à la fonction cognitive. 

Méthodes

Notre projet se base sur la cohorte CONSTANCES, qui a démarré fin 2012 et va inclure 200 000 participants. La cohorte est composée d’adultes, issus de la population générale par tirage au sort, âgés de 18 à 69 ans au recrutement et vivant sur toute la France. À l’inclusion, les participants remplissent un questionnaire et bénéficient d’un examen de santé. Le suivi comprend un questionnaire annuel, un examen de santé tous les 5 ans et bénéficie d’un suivi passif grâce aux liens avec les bases de données nationales médico-administratives. Une large gamme de données est recueillie sur la santé, les caractéristiques sociodémographiques, les événements de vie, les comportements et les facteurs professionnels. Une caractéristique unique de CONSTANCES est l’inclusion de tests cognitifs explorant les performances cognitives globales, l’attention et le fonctionnement exécutif, la fluidité verbale, la mémoire et la vitesse psychomotrice dès 45 ans, plus tôt dans la vie que la plupart des cohortes qui étudient performance et déclin cognitif. L’exposition à la pollution atmosphérique sera évaluée individuellement à l’adresse résidentielle en utilisant trois cartes d’exposition complémentaires. Pour les polluants classiques, nous utiliserons des modèles de dispersion qui donnent des concentrations annuelles de PM10, PM2.5, NO2, SO2, C6H6 et O3 et un modèle européen LUR qui donne des concentrations annuelles de NO2, PM10 et PM2.5. Nous évaluerons l’exposition aux métaux lourds atmosphériques en utilisant les données du dispositif BRAMM, qui utilise les propriétés de bioaccumulation des métaux par les mousses. Quatre partenaires transdisciplinaires sont impliqués dans le projet, incluant des chercheurs ayant une solide expérience en épidémiologie environnementale, gestion des cohortes, cognition, écologie et bio-surveillance. 

Perspectives

En conclusion, nous évaluerons les effets de la pollution atmosphérique sur la fonction cognitive dans une grande cohorte d’adultes avec passation de tests cognitifs dès l’âge de 45 ans, permettant d’identifier le déclin des fonctions cognitives précocement. Nous aurons trois modèles à fine échelle d’exposition à la pollution atmosphérique, couvrant tout le territoire français, permettant une évaluation au niveau individuel et incluant un modèle très innovant car il utilise les mousses pour évaluer l’exposition aux métaux lourds atmosphériques. Notre projet contribuera à la connaissance de la cognition et de ses déterminants environnementaux. Ces résultats peuvent être bénéfiques en termes de santé publique et pour la société en général, en fournissant des données aux décideurs politiques afin de gérer la pollution atmosphérique et essayer de réduire l’exposition de la population aux polluants atmosphériques. 

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