Retour et maintien au travail après un cancer du sein

Caractéristiques

Responsable scientifique Y. Roquelaure
Organisme de rattachement Université d’Angers
Laboratoire / Lieu Angers
Année de dépôt 2019
Type de projet Données uniquement

Contexte

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez les femmes en France. Les campagnes de dépistage du cancer du sein ont permis une détection plus précoce et la mise en œuvre de traitements moins invasifs tout en garantissant une amélioration du pronostic de ce cancer. Compte-tenu de la survie élevée des patientes, leur qualité de vie, qui passe en grande partie par leur intégration sociale et professionnelle faisant suite à leur cancer du sein, devient un enjeu de prévention important.


La période de l’après-cancer du sein est souvent marquée par la persistance de symptômes physiques, cognitifs et émotionnels liés à la maladie et/ou aux traitements qui retentissent sur les capacités fonctionnelles, la qualité de vie des patientes et sur (le délai) du retour au travail et sur la qualité du maintien en emploi. Néanmoins, relativement peu d’études ont exploré, sous un angle prédictif, les leviers et les obstacles du retour au travail et étudié, selon une approche longitudinale, la qualité et durabilité du parcours professionnel des femmes suite à leur cancer du sein.

Objectifs

L’objectif général du projet REWORK-BC est d’étudier les facteurs prédicteurs du (délai de) retour au travail ainsi que la qualité du maintien en emploi des patientes diagnostiquées avec un cancer du sein.

Pour cela deux objectifs secondaires distincts seront menés :

  • identifier les facteurs de risque, intégrant les facteurs personnels, médicaux, sociaux, psychologiques et professionnels, du (non-) retour au travail des femmes diagnostiquées avec un cancer du sein, pour lesquelles le statut vital n’était pas engagé afin de développer un modèle prédictif du (délai de) retour au travail après cancer du sein.
  • évaluer la qualité et durabilité du maintien en emploi des femmes ayant repris leur activité professionnelle au travers des approches complémentaires : une approche descriptive des parcours post-diagnostic, une approche biographique longitudinale issue de l’analyse de séquences et une approche économétrique issue de l’analyse d’impact par la méthodes des doubles différences.

Méthodes

Un sous-échantillon des femmes ayant été diagnostiquées avec un cancer du sein sera sélectionné au sein de la cohorte Constances. Environ 2 000 cas (prévalents ou incidents) de cancer du sein sont attendus lorsque la cohorte complète sera constituée, dont 900 cas incidents sur 5 ans parmi les femmes sans cancer du sein à l’inclusion. La majeure partie des données seront issues des questionnaires d’inclusion et de suivi. D’autres données seront extraites à partir des bases médico-administratives (SNDS). Des modèles de régressions multivariées seront estimés pour la prédiction du taux et du délai de retour au travail des femmes atteintes de cancer du sein. Des approches biographiques se basant se l’analyse de séquences et des modèles de doubles différences seront employés afin d’explorer la qualité du maintien en emploi après la survenue d’un cancer du sein.


Parallèlement, les analyses décrites seront réalisées sur les données issues de la cohorte ELCCA (Etude Longitudinale sur les Changements comportementaux, économiques et sociologiques après un Cancer) qui a inclus 220 femmes atteintes de cancer du sein en Loire Atlantique (Institut de Cancérologie de l’Ouest, Nantes) entre 2010 et 2014.

Perspectives

Le projet REWORK-BC devrait permettre d’identifier les facteurs de risque de difficultés de retour au travail et de maintien en emploi après cancer du sein afin de repérer précocement les femmes les plus à risque de désinsertion socioprofessionnelle.

L’identification des femmes les plus à risque devrait permettre de faciliter leur repérage précoce par les cliniciens afin de proposer, d’une part, des programmes bio-psycho-sociaux d’amélioration des capacités fonctionnelles et de soutien psychologique adaptés tout au long du parcours de soins et d’autre part, des interventions complémentaires ciblant le milieu professionnel pour favoriser le retour au travail et/ou le maintien en emploi chez les patientes les plus à risque de désinsertion professionnelle.

L’élaboration ultérieure et la diffusion de logiciels et d’outils simples utilisables par les différents professionnels de santé (médecins généralistes, médecins spécialistes, médecins du travail), dans le cadre du programme SIRIC ILIAD, s’inscrit dans une politique de prévention de la désinsertion professionnelle après cancer.

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