Risques professionnels des enseignants et chercheurs

Caractéristiques

Responsable scientifique MN. Vercambre-Jacquot
Organisme de rattachement Fondation MGEN pour la Santé Publique
Laboratoire / Lieu Paris
Année de dépôt 2014
Type de projet Données uniquement

Contexte

Les personnels d’éducation et de recherche – enseignants, mais aussi personnels techniques, administratifs, de direction et de surveillance des établissements d’enseignement, chercheurs et personnels d’appui de la recherche – avec un effectif de 1,3 million d’individus, représentent près de 5 % de la population active française. Cette population importante de salariés est exposée à des contraintes spécifiques liées à l’environnement scolaire, universitaire et/ou de recherche. Bien qu’un certain nombre d’études épidémiologiques aient été conduites dans cette population, les données disponibles, transversales pour la plupart, sont de portée limitée. Notamment, l’influence à long terme des facteurs professionnels sur l’état de santé reste peu évaluée pour ces personnels par manque de données longitudinales adéquates. 

Objectif

L’objectif du projet est d’étudier les déterminants professionnels de l’état de santé des personnels d’éducation et de recherche (projet ESTER), notamment des enseignants (projet SEVE), à partir des données disponibles de Constances, mais également de données originales relatives à l’environnement éducatif et aux pathologies associées aux métiers de l’éducation recueillies par questionnaire spécifique. Parmi les 200 000 volontaires recrutés dans Constances, il a été estimé que 10 000 personnels d’éducation et de recherche entreraient dans la cible du projet ESTER et 7 500 enseignants dans la cible du projet SEVE. 

Méthodes

Recueil de données originales

En plus du dispositif national « généraliste » de recueil de données de la cohorte Constances, la Fondation d’entreprise MGEN pour la santé publique développera un dispositif de suivi spécifique des enseignants, population qui représente près de 80 % des personnels d’éducation et de recherche. Pour cela, un questionnaire postal dédié permettra de collecter des données propres à ce groupe d’actifs. Les questions concerneront les facteurs d’exposition (niveau d’enseignement, corps d’appartenance, caractéristique de l’établissement d’enseignement…) et certains événements de santé non investigués au niveau plus global de la cohorte Constances (troubles de la voix, burnout…). 

Analyses des données

Un travail préalable consistera à identifier précisément, à partir des données recueillies dans le dispositif généraliste, les personnels d’éducation et de recherche parmi les actifs participants à Constances. Ensuite, un premier volet s’attachera à comparer de manière transversale la population des personnels d’éducation et de recherche au reste de la population du régime général, en termes d’expositions professionnelles et d’état de santé à l’inclusion (comparaison « inter »). Des sous-groupes de la population d’intérêt seront également comparés entre eux (comparaison « intra »). Selon le facteur d’intérêt, des modèles de régressions linéaires ou logistiques multi ajustés seront utilisés. Dans un deuxième temps, lorsque les données longitudinales seront disponibles, la profession et certaines des caractéristiques environnementales et psychosociales seront examinées en tant que déterminants possibles de l’état de santé des personnels d’éducation et de recherche. Selon l’indicateur de santé étudié et les données disponibles s’y rapportant, des modèles de survie ou de régressions logistiques multi ajustés seront implémentés.

Les indicateurs de santé examinés se rapporteront aussi bien à la santé physique que mentale : troubles musculosquelettiques (TMS), troubles de l’audition, troubles de la voix, vieillissement cognitif, symptomatologie dépressive, burnout…

Perspectives

Ce projet a pour objectif de dresser un état des lieux des facteurs de risque pour la santé des personnels d’éducation et de recherche, et de mieux comprendre les mécanismes pathogéniques impliqués dans ces secteurs d’activité. Interroger les lieux communs et renforcer les connaissances dans ces domaines est une étape indispensable à la mise en place de programmes de prévention ciblés permettant d’améliorer efficacement les conditions de travail de ces personnels. 

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