Utilisation de désinfectants et risque de diabète chez les infirmiers

Caractéristiques

Responsable scientifique K. Makris
Organisme de rattachement Institut international de Chypre pour l’environnement et la santé publique
Laboratoire / Lieu Chypre
Année de dépôt 2015
Type de projet Données uniquement

Contexte

Les désinfectants font partie d’une classe de composés chimiques utilisés largement dans le cadre professionnel, comme dans les hôpitaux et établissements de soins, pour inactiver les microorganismes présents sur les surfaces et les objets inanimés. Les infirmières utilisent en particulier des désinfectants comme la chlorhexidine, la chlorine, les composés iodés ou les composés quaternaires d’ammonium (QUAT). Les sous-produits de la désinfection sont une autre classe de composés toxiques qui se forment lorsque les désinfectants contenant des halogènes sont mis au contact de matières organiques souvent présentes dans l’eau du robinet, ainsi que dans la poussière et les particules de poussière en suspension dans l’air. Les trihalométhanes sont les sous-produits les plus courants. Aucune étude sur les effets des désinfectants sur le métabolisme humain n’a été faite, à l’exception d’une étude récente de notre groupe sur l’association en l’exposition aux sous-produits de la désinfection et l’incidence du diabète de type 2. La plausibilité biologique que l’exposition aux désinfectants, comme les composés quaternaires d’ammonium, joue un rôle dans le développement de diabète de type 2 peut se déduire d’études sur les animaux, démontrant une reprogrammation inversée du métabolisme chez la souris. A notre connaissance il n’existe aucune étude sur les effets possibles des désinfectants sur des professions très exposées, comme les infirmières. Notre hypothèse est que les désinfectants et leurs sousproduits utilisés dans les établissements de santé sont composés de molécules suspectées de causer des altérations métaboliques menant à une résistance pathologique à l’insuline et au développement de diabète de type 2. 

Objectifs

Nous voulons comparer la proportion d’infirmières ayant un diabète de type 2, en activité ou non, qui ont utilisé des désinfectants dans leur travail avec l’usage de désinfectants par les infirmières non diabétiques et qui sont volontaires dans la cohorte Constances. 

Méthodes

Nous proposons une étude transversale dans la cohorte Constances, utilisant les données rétrospectives d’exposition aux désinfectants des infirmières. Cette analyse portera sur l’association entre exposition passée aux désinfectants et diabète de type 2 chez les infirmières de la cohorte Constances. 

Perspectives

Cette étude documentera l’éventuelle association entre les désinfectants, et leurs sous-produits, et le diabète de type 2 au sein d’une profession à risque d’exposition : les infirmières d’établissements hospitaliers volontaires de la cohorte Constances. L’utilisation intensive de désinfectants est évidente selon les données disponibles dans Constances sur leur utilisation, où environ la moitié des volontaires les ayant utilisés sont des infirmières. L’incidence du diabète de type 2 va augmenter exponentiellement dans les deux décennies à venir, entraînant une hausse des dépenses de santé, pendant que la résistance à l’insuline entraînée par les lipides hépatiques semblent liés à ces comorbidités. L’étude rétrospective (phase 1) envisagée au sein de la cohorte Constances sera la première à explorer l’association entre désinfectants chimiques et diabète de type 2 dans le cadre de l’exposition professionnelle des infirmières. Les autorités de santé publique bénéficieront de données les aidant à comprendre le phénomène de la résistance à l’insuline hépatique, le diabète de type 2 et les facteurs de risques professionnels, avec des implications potentielles en population générale. 

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