CARACTÉRISTIQUES
Contexte
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de perte visuelle en France et dans les pays industrialisés. Cette pathologie comporte deux formes avancées associées à une perte visuelle : la DMLA néovasculaire et la DMLA atrophique, survenant généralement après 65 ans (moyenne d’âge au diagnostic de 79 ans). Ces formes avancées sont généralement précédées de formes précoces, asymptomatiques dans la majorité des cas. On estime qu’environ 700 000 personnes sont atteintes de DMLA avancée en France.
La DMLA est une pathologie multifactorielle impliquant à la fois des facteurs génétiques et environnementaux. Une cinquantaine de variants génétiques ont été identifiés comme associés à la maladie. La consommation de tabac, la nutrition et certains facteurs métaboliques ont été reconnus comme facteurs de risque de la DMLA par les études épidémiologiques.
Depuis leur introduction en 2006-2007, les traitements anti-VEGF (vascular endothelium growth factor) tel que le ranibizumab et l’aflibercept ont révolutionné la prise en charge de la DMLA néovasculaire en France et en Europe. Ces traitements permettent une diminution significative de la déficience visuelle des sujets atteints de la forme néovasculaire de cette maladie. Ces traitements représentaient en 2016 plus de 500 millions d’euros de remboursement de médicaments par l’Assurance Maladie en France, plaçant ainsi ces deux molécules aux deuxièmes et troisièmes rangs des dépenses de médicaments de l’Assurance Maladie. La DMLA bénéficie ainsi d’une prise en charge facilement identifiable grâce au système de remboursement français.
Aujourd’hui, peu de cohortes présentent des données ophtalmologiques validées. En France, nous recensons aujourd’hui seulement 3 études en population générale ayant un diagnostic de DMLA. Les connaissances épidémiologiques sur la DMLA dans la population française restent donc parcellaires, aussi bien en termes de couverture géographique (données disponibles uniquement dans 3 villes) que de période (une étude réalisée dans les années 90, deux études dans les années 2000). A ce jour, en France plusieurs grandes études de cohortes nationales (E3N, CONSTANCES) disposent de données uniques sur l’exposome lié à l’environnement et recueillies avec beaucoup de détails pour certaines mais on note malheureusement l’absence dans ces cohortes de données ophtalmologiques validées.
Objectifs
Cette étude a pour objectif de développer et de valider de nouveaux algorithmes d’identification des cas de DMLA.
- Les objectifs principaux sont :
- Développer des algorithmes pour identifier les cas de DMLA néovasculaire incidentes.
- Valider ces algorithmes dans des cohortes nationales.
- L’objectif secondaire est :
- D’estimer les incidences de DMLA néovasculaire dans des cohortes nationales à l’aide des algorithmes développés.
Méthodes
Nous utiliserons les données des cohortes 3C Bordeaux, CONSTANCES et E3N-Générations et leur appariement aux bases de remboursement (SNDS ou MGEN).
- Développement de deux algorithmes pour identifier les cas de DMLA néovasculaire incidente :
- Algorithme 1 : conçu à partir uniquement des données du SNDS ;
- Algorithme 2 : conçu à partir des données du SNDS et des questionnaires des cohortes.
- Validation des algorithmes dans des cohortes nationales :
- Dans la cohorte 3C-Bordeaux : Comparaison des données issues des algorithmes 1 et 2 avec le diagnostic réalisé dans la cohorte 3C. Estimation de la sensibilité et la spécificité des algorithmes et leurs intervalles de confiance à 95 %.
- Dans les cohortes nationales Constances et E3N-Générations : Un échantillon de cas de DMLA néovasculaire incidentes sera confirmé, par retour au dossier médical et classification par un comité d’experts en ophtalmologie.
- Adjudication des cas :
- Pour chacune des cohortes Constances et E3N-Générations, un comité de validation, formés des ophtalmologistes associés à ce projet (JFK, MND, CCG) et des épidémiologistes (ACG, BM et CD) examinera les dossiers médicaux des 300 cas afin de se prononcer sur le statut des sujets sélectionnés (vrai cas/ vrai non-cas.
- Estimation de l’incidence de DMLA néovasculaire dans les cohortes 3C-Bordeaux, Constances et E3N-Générations.
Perspectives
Il apparaît indispensable d’approfondir la connaissance des caractéristiques des malades et des facteurs associés à cette maladie pour mieux la prévenir et proposer une prise en charge adaptée avec pour but ultime de réduire le coût financier et sociétal lié à la DMLA. L’identification et la validation de cas de DMLA dans les grandes cohortes nationales françaises se pose donc comme un enjeu majeur de Santé Publique.
Pour la communauté scientifique, la validation des cas de DMLA est plus que nécessaire, elle a pour but d’améliorer le niveau de publication des articles scientifiques, et d’accroître la reconnaissance internationale des travaux issues des données de cohortes françaises. Le développement et la validation d’algorithmes d’identification les cas de DMLA seront mis à disposition de la communauté scientifique et pourront être utilisées par toutes les cohortes françaises reliées au SNDS/MGEN.
Informations réglementaires
Responsable de traitement
Le traitement des données à caractère personnel est placé sous la responsabilité de l’Université de Bordeaux, située au 351 cours de la Libération, CS 10004, 33405 Talence CEDEX – www.u-bordeaux.fr
Délégué à la protection des données
Pour la cohorte : Délégué à la protection des données de l’Inserm, dpo@inserm.fr ou 101 rue de Tolbiac, 75 013 Paris.
Pour l’étude : Délégué à la protection des données de l’Université de Bordeaux, dpo@u-bordeaux.fr ou 351 cours de la Libération, CS 10004, 33405 Talence CEDEX.
Base légale du traitement et recours à des données dites sensibles
Le traitement de données personnelles nécessaire à la mise en œuvre de cette étude répond à l’exécution d’une mission d’intérêt public dont est investie l’Université de Bordeaux et nécessite le traitement de données à caractère personnel à des fins de recherche scientifique.
Catégories de données concernées par les traitements
Les données socio-démographiques (âge, sexe, indice social, commune de résidence, éducation…), données cliniques (examens ophtalmologiques) et médico-administratives (consommations et dates de soins, issus du Système National des Données de Santé (SNDS) et de la MGEN).
Destinataires ou catégories de destinataires des données à caractère personnel
Dans le cadre de cette étude, les données seront mises à disposition de la responsable de l’étude, chargée de recherche au Centre de recherche en santé des populations de Bordeaux (BPH-Bordeaux population Health) de l’Université de Bordeaux, France. Cette mise à disposition est nécessaire à la réalisation des analyses statistiques menées par l’équipe en charge de l’étude.
Durée de conservation en base active des données à caractère personnel
Les données seront conservées dans les systèmes d’information sécurisés du responsable de traitement pendant 5 ans. Par ailleurs, les données sont archivées à l’UMS11 dans le cadre de l’autorisation initiale de la cohorte Constances jusqu’en 2041 (durée susceptible d’être prolongée par une nouvelle autorisation de la CNIL).
Droits des personnes concernées et modalités d’exercice de ces droits
Les données nécessaires à cette étude sont traitées conformément au Règlement général relatif à la protection des données « RGPD » (Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016) et à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. L’ensemble des droits et les moyens pour les exercer sont disponibles sur le site Internet de la cohorte : https://www.constances.fr/ « Espace Volontaires » « Droits et protection des données ». Il est également possible de s’adresser au responsable de traitement de cette étude, par l’intermédiaire de son délégué à la protection des données (coordonnées indiquées ci-dessus).
Transferts de données envisagés vers un pays hors Union européenne (ou vers une organisation internationale) assurant un niveau de protection adéquat (ou des garanties appropriées)
Aucun transfert en dehors de l’Union européenne n’est prévu dans le cadre de cette étude.