Déficiences visuelles : attention aux mauvaises habitudes de vie

Chez les volontaires de Constances, cumuler 3 mauvaises habitudes de vie (faible activité physique, tabagisme, alimentation de mauvaise qualité) est associé à un risque 3 fois plus important de déficiences visuelles. Nos modes de vie jouent, aussi, sur la santé de nos yeux.

Le Soleil, les écrans… Les facteurs extérieurs ont des effets sur nos yeux. C’est aussi le cas de nos modes de vie comme le montre une étude Constances publiée le 26 avril 2018 dans Scientific Reports. « Nous avons regardé les associations entre l’acuité visuelle de 39 000 volontaires, mesurée lors des bilans de santé, et leur activité physique, consommations de tabac et d’alcool et score de diète méditerranéenne issus des auto-questionnaires » indique Cécile Delcourt, chercheuse au Centre de recherche Bordeaux Population Health.

Une déficience visuelle a été considérée comme existante si la vision était inférieure à 5/10 au meilleur oeil, lunettes sur le nez comme le préconise l’Organisation mondiale pour la santé (OMS). Plus que sur les troubles accommodatifs et réfractifs (presbytie, myopie, hypermétropie, astigmatisme), l’étude a ainsi surtout porté sur les maladies oculaires : dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), cataracte, glaucome, rétinopathie diabétique…

« Nous avons retrouvé les associations connues du tabac, de l’alimentation et de l’activité physique avec les déficiences visuelles. Aucune association avec la consommation alcool n’a été mise en évidence, ce qui confirme également les précédents travaux sur le sujet. La nouveauté de notre analyse a été de regarder la combinaison de ces facteurs. Nous avons trouvé une claire et nette association entre les déficiences visuelles et le nombre de mauvaises habitudes de vie » explique l’experte.

Le risque de déficience visuelle est multiplié par 1,8 pour 2 mauvaises habitudes de vie et par 2,9 pour les volontaires fumeurs, sédentaires avec une mauvaise qualité alimentaire.

« Ces résultats soulignent que toutes les politiques de santé publique qui encouragent un mode de vie sain ont également un impact sur la santé oculaire. Elles sont à développer, encore et encore. La vision est impliquée dans la quasi totalité des activités quotidiennes, les déficiences visuelles affectent considérablement la qualité de vie et entraînent des limitations d’activité, favorisant handicap et dépendance » souligne Cécile Delcourt.

A quand l’avènement d’une prévention primaire à destination de nos yeux ?

 

Référence bibliographique :
Merle et al. Unhealthy behaviours and risk of visual impairment: The CONSTANCES population-based cohort. Scientific Reports (2018), volume 8, Article number: 6569.

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